Prison Break : Les secrets des voix françaises
Comment le succès des séries deteint sur les doubleurs
Axel Kiener : Michael (Wentworth Miller) dans Prison Break : "Pour le doubler je me fie à l'expression de son regard"TV MAGAZINE : On compare le jeu de Miller à celui de Steve McQueen : tout dans le regard, le visage peu mobile. Est-ce ardu de le doubler?Axel Kiener : Effectivement, cet acteur a une énergie rentrée très puissante. Son personnage réfléchit beaucoup et il a un secret à cacher dans cette prison, d'où ce comportement. Pour le doubler, je me fie à l'expression de son regard. Quand je découvre la scène, je m'imprègne de son énergie.
TV MAGAZINE : Comment êtes-vous devenu sa voix française?A.K.: La directrice de casting de ce doublage me connaissait notamment pour mon travail dans The L Word ou Jake 2.0. Et puis, physiquement, je ressemble un peu à l'acteur. Cela collait bien pour la voix.
TV MAGAZINE : La série, grand succès, est addictive : vous êtes-vous pris au jeu en la doublant?A.K.: J'avoue y avoir pris goût! Je la suis en séance de doublage, sinon, je ne regarde que très peu ce que je double à la télé, d'autant que je joue au théâtre tous les soirs, dans La Dernière Nuit de Marie Stuart*.
TV MAGAZINE : Etant donné que vous êtes payé à la ligne, est-ce que le succès de la série a des retombées sur votre rémunération?A.K.: Médiatiquement c'est bon pour moi, j'attend des retombées. En publicité notamment [il est la voix off d'Orange]. Mais je ne pense pas enchaîner sur une autre série pour M6. Pour le moment, je suis trop associé, dans l'oreille du téléspectateur, à Prison Break.
TV MAGAZINE : La gente féminine reconnaît-elle votre voix dans la rue?A.K.: Non, il faut avoir une très bonne oreille pour ça. Même les voix françaises de Bruce Willis ou Julia Roberts ne sont pas identifiables dans la vie de tous les jours. En plus, "l'effet micro" donne un grain spécial qu'on a pas au naturel.
TV MAGAZINE : A force de la doubler, rêvez-vous de la série?A.K.: Il m'arrive de rêver qu'on me pourchasse, comme Michael dans la série!
Propos recueillis par Nathalie Chuc
* Avec Isabelle Adjani au théâtre Marigny, Paris VIIIe.